Qu’est-ce que le patterning ?
Qu’est ce qu’un enfant Lésé Cérébral ?
L’enfant lésé cérébral est un enfant qui a eu une partie des cellules de son cerveau détruites.
Pourquoi ?
La cause principale de cette destruction de cellules est une mauvaise oxygénation du cerveau.
Pendant la grossesse : cordon ombilical entouré autour du bébé, nÅ“ud au cordon etc…
Au moment de l’accouchement : travail beaucoup trop long pendant lequel le bébé engagé dans le bassin de la maman souffre énormément au niveau respiratoire.
Un enfant né très prématurément souffre souvent de complications respiratoires entraînant un défaut d’oxygénation.
Viennent ensuite les causes  » accidentelles « .
Noyade, inhalation de corps étrangers.
Les convulsions, les maladies comme méningites, complications de rougeoles etc…
Et une autre cause bien sûr de lésions cérébrales est le traumatisme crânien direct :
Accident de voiture.
Tout ce qui touche directement le cerveau et entraîne la destruction d’un certain nombre de cellules.
Une autre catégorie d’enfants rentre dans le cadre des Enfants Lésés Cérébraux, ce sont les trisomiques ( » Mongoliens « ) et d’autres maladies génétiques orphelines..
Bien qu’au départ la cause soit génétique, la conséquence est la même.
Ce qu’il faut toujours avoir en tête, c’est que la cause n’a aucune importance, que l’enfant lésé cérébral le soit de naissance ou après un accident, le résultat est le même, seul le nombre de cellules détruites fera qu’il sera légèrement en retard, assez ou très gravement handicapé.
Dire qu’un enfant auparavant  » normal  » et devenu handicapé à la suite d’un accident a plus de chances de progresser qu’un handicapé de naissance est une erreur.
Il faudrait connaître le nombre de cellules touchées et le nombre de celles demeurées intactes pour espérer pouvoir faire un pronostic.
Que fait un enfant en bonne santé pour mener une vie normale ?
Son cerveau reçoit les informations de ses yeux, de ses oreilles, de sa peau (d’une façon moins importante de son nez et de sa bouche) et en réponse à ces informations va donner des réactions motrices.
-Si l’enfant touche quelque chose de chaud, il va retirer sa main.
-S’il voit un jouet, il va le saisir.
-S’il entend sa maman le gronder, il va pleurer.
Un enfant lésé cérébral n’a aucun problème physiologique au niveau de ses yeux, de ses oreilles, de sa peau, le problème est au niveau de son cerveau qui ne reçoit pas correctement les informations.
L’oeil en tant qu’oeil,  » simple  » outil de vision fonctionne, mais les images transmises par cet oeil n’arrivent pas correctement au cerveau ; il en est de même pour les informations auditives et tactiles, elles sont faussées par les lésions des cellules du cerveau et bien sûr les réponses du cerveau sont incorrectes.
L’Américain GLENN DOMAN (Kinésithérapeute de formation) va passer de longues années à observer les enfants normaux, de la naissance à 6 ans, voyant que chaque enfant passe obligatoirement par des étapes bien précises et va se poser la question qui sera à la base de son tableau d’évaluation et du programme de stimulations qu’il donnera à un enfant lésé cérébral :
Quand il examine un enfant handicapé il ne va pas regarder ce que l’enfant n’arrive pas à faire, mais ce qu’il peut faire et va donc pouvoir ainsi lui donner un âge neurologique, qui comparé à son âge effectif donnera une idée du degré de son handicap et de l’étendue des lésions.
Qu’est ce que le Patterning ?
La méthode du Patterning.
Il faut lire  » les guérir est un devoir  » paru aux éditions EPI pour suivre toute l’élaboration de sa méthode.
Pour résumer très brièvement, GLENN DOMAN a donc établi un tableau montrant ce qu’un enfant normal est capable de faire de la naissance à 6 ans :
Entrée en Fonction | CompétenceVisuelle | CompétenceAuditive | CompétenceTactile | Mobilité | Langage | CompétenceManuelle |
72 mois | Lecture avec compréhension | Compréhension complète | Identification tactile fine | Latéralité complète | vocabulaire complet | Latéralité complète |
36 mois | Identification symboles | Compréhension 2000 mots | Identification objets | Marcher et courir | Vocabulaire 2000 mots | Main dominante plus agile |
18 mois | Différenciation de symboles simples | Compréhension de 10 à 25 mots | Différenciation d’objets similaires | Marcher parfaitement | Vocabulaire de 10 à 25 mots | Opposition corticale des 2 mains |
12 mois | Convergence, perception des reliefs | Compréhension de 2 mots | Perception de la 3ème dimension | Marcher avec les bras en balancier | Vocabulaire de 2 mots bien utilisés | Opposition corticale d’une seule main |
7 mois | Appréciation des détails | Appréciation des sons significatifs | Appréciation de la chaleur et du froid | Marcher à quatre pattes | Création de sons significatifs | Attraper et serrer dans la main |
2,5 mois | Perception des contours | Réponse vitale aux bruits agressifs | Perception de sensation vitales | Ramper | Pleurs en réponse à un danger vital | Relâchement vital |
Naissance à 1 mois | Réflexe pupillaire | Réflexe de sursaut | Réflexe plantaire | Mouvement des membres | Pleurs | Réflexe d’agrippement |
Un enfant lésé cérébral, quel que soit son âge réel est comparé à ce tableau ; s’il peut seulement ramper, son âge neurologique est comparable à un enfant de 3 mois, si cet enfant est capable de reconnaître des détails (son regard qui se fixe sur une montre ou un collier) il a un âge neurologique au niveau visuel de 7 mois.
Toutes les colonnes d’informations et de réponses motrices sont soigneusement remplies et l’enfant lésé cérébral est situé dans ce tableau dans chaque colonne.
Le principe de cette méthode est donc d’amener l’enfant, dans chaque colonne, de passer à l’étape suivante ; inutile de mettre un enfant handicapé debout grâce à des appareillages très sophistiqués si son cerveau n’a pas reçu les informations correctes qui ont amené un enfant en bonne santé à d’abord bouger, puis ramper, marcher à quatre pattes et enfin se mettre en position verticale pour marcher
Un cerveau normal ne peut se développer qu’à condition d’être stimulé et informé.
Le but des stimulations est de créer un environnement optimal pour le cerveau.
Pour un enfant lésé cérébral il faut que ces informations soient beaucoup plus nombreuses, fréquentes, intensives et étalées dans le temps (fréquence, intensité, durée.)
Mais il faut tenter de réactiver les cellules restées intactes et qui sont  » en attente « , non utilisées dans le cerveau, ou que le cerveau se recrée de nouvelles cellules (découverte récente).
Le principe de Patterning est donc le suivant :
Amener de façon fréquente, intensive et durable des informations au cerveau par les voies sensorielles : La vue, l’ouïe, le sens tactile et assurer dans ce cerveau l’établissement de nouveaux  » circuits  » par l’intermédiaire des cellules non touchées par la lésion pour obtenir une réponse motrice correcte : La mobilité, le langage, la compréhension manuelle.
A chaque enfant est donné un programme spécifique et s’il franchit une étape, les exercices sont réajustés.
Très souvent les bénévoles ont ce genre de réactions :
 » Le pauvre, on lui fait des misères… »
 » Vous ne croyez pas qu’on le brosse trop fort ? etc…
toutes ces réflexions qui partent toujours d’un bon sentiment montrent que l’on a du mal à comprendre :
que si l’on brosse vigoureusement un enfant c’est parce que son cerveau n’a pas encore l’information  » je te brosse fort « .
le jour où le cerveau a reçu cette information et en réponse fait brusquement lever le bras ou la jambe de l’ enfant ou le fait pleurer, très bien on arrête, un brossage énergique n’est plus nécessaire.
C’est vrai que l’on aimerait pouvoir s’arrêter une heure ou deux dans l’après-midi quand il fait beau, mais ce n’est pas la priorité immédiate, car il n’en tirera aucun profit.
LES RESULTATS
Y a t-il des résultats encourageants ? Oui il y en a.
Il y en a de spectaculaires, très rapides, des enfants ont pu après un handicap très lourd reprendre une scolarité normale.
D ‘autres qui ne marchaient pas vous battraient à la course.
Beaucoup qui ne voyaient pas ont retrouvé une compétence visuelle normale.
Et il y a les échecs.
Cette méthode n’est pas miraculeuse, il faut la commencer bien sûr avec l’espoir que les résultats seront là mais pas avec certitude qu’il y en aura.
Aucun thérapeute digne de ce nom ne peut affirmer aux parents que dans deux ans leur enfant fera ceci ou cela.
Il fixe des objectifs : normalement dans 6 mois, votre enfant doit être capable de faire ceci ou cela mais il ne dit pas qu’il fera. Il n’a pas le droit de le dire, personne ne peut le savoir.
Il donne les moyens susceptibles de faire évoluer l’enfant, les résultats dépendent du nombre des cellules prêtes à prendre le relais, de l’enfant lui-même et de toutes les inconnues qui caractérisent un être humain.
Ce qu’il est cependant très important de noter c’est l’amélioration de l’état de santé que la plupart des enfants pratiquant la méthode acquièrent.
Ces enfants sont très souvent en prise à des rhumes ou a des bronchites à répétition.
Leur difficulté à mastiquer ou à avaler, la mauvaise assimilation des aliments les rendent fragiles, l’insuffisance de mouvements entraîne un problème de constipation, leur sommeil est dans la plupart des cas très agité.
Le programme va entraîner une très nette diminution de tous ces phénomènes, peut être secondaires, mais qui nuisent au bien être de l’enfant.
Enfin un des aspects qui nous semble très positif dans cette méthode est de répondre au besoin des parents, qui veulent tout essayer pour aider leur enfant.
L’essentiel est de ne pas laisser ces parents sans réponse à leur question  » que pouvons nous faire pour lui ? ».
Cette méthode au lieu d’isoler un enfant handicapé au milieu d’autres handicapés fait venir les gens bien portants chez lui.
N’est ce pas déjà un résultat ?
Regarder ce qui est différent de nous, ne pas plaindre l’enfant et ses parents, car la pitié est la dernière chose dont ils aient besoin, mais au contraire les soutenir dans la démarche qu’ils ont entreprise.
A qui s’adresse le Patterning  ?
Evidemment à un enfant lésé cérébral. Cet enfant va être rééduqué par sa famille. Pourquoi ?
Parce que seuls les parents peuvent avoir l’amour, la patience et le temps qu’il faut pour entreprendre une telle méthode.
Rappelons que les stimulations durent de 4 Ã 8 heures par jour ou plus, six ou sept jours par semaine.
Quel est le centre qui peut se permettre de passer ce temps sur un enfant ?
C’est inconcevable, quelle que soit la bonne volonté des différents membres d’une équipe de rééducation d’un centre, bonne volonté que nous ne mettons absolument pas en doute, le travail demandé par cette méthode ne peut pas se faire à l’intérieur d’un établissement.
Les parents donc et en particulier la maman vont assurer cette responsabilité.
A quelles conditions ? D’être absolument motivés.
Seuls les parents qui sont prêts à avoir leur vie complètement bouleversée et un emploi du temps surchargé peuvent espérer commencer cette méthode sans problème.
Comme le dit M. GLENN DOMAN dans un interview  » je connais 50 méthodes raisonnables qui ne marchent pas, j’en connais une qui n’est pas raisonnable et qui peut marcher  » et il parle de la sienne.
Pour pratiquer le Patterning, il faut s’occuper de sa maison, faire à manger, ne pas délaisser les autres enfants s’il y en a, accueillir les bénévoles (en moyenne une équipe de 2 personnes toutes les heures), organiser l’absence de ces bénévoles et faire tout cela avec optimisme et courage.
Si la maman n’a pas une motivation extraordinaire comment va t-elle pouvoir faire travailler son enfant avec entrain, faire partager ses convictions aux gens qui viennent l’aider et faire en sorte que le reste de la maison ne souffre pas trop du manque de temps ?
C’est le point essentiel, à partir du moment où la motivation est là les autres problèmes sont secondaires.
Pour commencer la méthode, il faut s’informer le plus exactement possible sur tous les aspects de cette méthode.